Page:Salomon Reinach, Sidonie ou le français sans peine, 1913.djvu/19

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ce style, Sidonie! Mérimée, Renan et Gaston Boissier vous offriront de meilleurs modèles.


Je vous ai dit que la grammaire, à la différence du dictionnaire, doit être apprise et sue; mais entendons-nous. Il ne faut pas apprendre par cœur les règles; cela est ennuyeux et ne sert de rien. Il faut seulement les comprendre parfaitement et savoir par cœur, sans broncher, tous les exemples dont j'aurai l’occasion de les appuyer. Pour faciliter votre tâche, je vous donnerai, le plus possible, des exemples en vers. Mais, d’abord, il faut que je vous explique en quoi le vers français se distingue de la prose et les règles les plus élémentaires de la versification.

Un vers français compte douze syllabes au plus; il en a souvent 6, 7, 8 ou 10. Le vers de douze syllabes, celui des tragédies de Corneille et de Racine, s’appelle alexandrin, du nom d’un vieux poème oublié du XII° siècle sur Alexandre le Grand. Je vous parlerai seulement de l’alexandrin.

Un mot comme matin se compose de deux syllabes qu’on prononce l’une et l’autre; un mot comme aurore se compose de trois syllabes, au-ro-re, dont la dernière se prononce à peine et se dit muette. Quand un alexandrin se termine par une syllabe