Le duc.
Non-seulement cela, mais je prétends ne jamais mourir.
Je crois bien ! qui est-ce qui meurt ?
Ah ! ce pauvre chevalier pourtant !… Savez-vous que, depuis cinq ans, je n’ai pas passé un seul anniversaire de ce singulier mariage sans penser à lui ?
Femme sensible ! vous avez pensé à lui à tout le moins une fois l’an ?
El je n’ai jamais passé un anniversaire du jour où j’ai appris sa mort sans faire dire une messe pour le repos de son âme.
Bonne tante ! cela fait cinq messes ! Et Julie, combien de pensées a-t-elle eues pour lui ? combien de messes a-t-elle fait dire ?
Julie ! elle a donné le jour à cinq enfants.
C’est beaucoup trop ! (Prenant du tabac.) Heureusement il y en a quatre de morts.
Pauvres enfants ! Tenez, duc, Julie est un modèle d’amour conjugal ; mais il semble que cela l’ait empêchée de bien connaître l’amour maternel. Moi, je pleure encore mon neveu.
Quand vous y pensez ?
Et elle, il semble qu’elle ait oublié les siens comme s’ils n’avaient jamais existé. Vraiment elle n’aime au monde que M. Bourset.
Ah ! c’est bien naturel !
N’en riez pas ; c’est incroyable comme cet homme-là s’est décrassé depuis son mariage.
Je crois bien, il a usé beaucoup de savon !