Page:Sand - Adriani.djvu/122

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Tel fut le résumé, souvent interrompu, des réponses de Laure. En la trouvant si nette dans ses idées et si fortement retranchée dans une humilité douloureuse, l’artiste s’affligea plus d’une fois, mais il ne désespéra pas un instant. Il repoussait l’idée d’une séparation ; il refusait l’épreuve de l’absence. Il sentait bien que l’amour se communique par la volonté. Si Laure n’était pas de ces organisations débiles qui en ressentent et en subissent la surprise physique, elle n’en était que mieux disposée à comprendre et à partager une passion complète et vraie. C’était une femme dont il fallait d’abord posséder le cœur et l’esprit. D’Argères n’était pas au-dessous d’une telle tâche.

Il ne voulut pas augmenter l’effroi qu’elle avait d’elle-même et promit de se soumettre à toutes ses décisions ; mais il demanda deux ou trois jours avant d’en accepter une définitive, et il fut autorisé à revenir le lendemain matin.