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Page:Sand - Cadio.djvu/336

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que je sais la validité de mon mariage avec elle. (Il rouvre la porte et fait un signe. Rebec paraît.) Venez ici, vous, avancez ! (Rebec entre, un peu troublé ; Cadio referme la porte.) Parlez ! qu’est-ce que vous venez de me dire ?

ROXANE. Ah ! c’est lui ?… Qu’est-ce qu’il dit, qu’est-ce qu’il prétend, ce coquin-là ?

REBEC, reprenant de l’assurance. J’ai dit la vérité. Le mariage est légal, les actes sont en règle, et les vrais noms des parties contractantes y sont inscrits.

CADIO. Montrez la copie.

REBEC, la remettant à Henri. Ce n’est qu’une copie sur papier libre ; mais on peut la confronter avec la feuille du registre de la commune dont j’étais l’officier municipal.

ROXANE. Mais cette feuille a été déchirée !

REBEC. Elle ne l’a pas été.

ROXANE. C’est une infamie ! Alors, moi… ?

REBEC. Vous aussi, madame, vous êtes mariée ; mais l’incompatibilité d’humeur vous assure de ma part la liberté de vivre où et comme vous voudrez.

ROXANE. C’est fort heureux ! Tu ne prétends qu’à ma fortune, misérable !

REBEC. On s’arrangera, calmez-vous !

HENRI. Ceci est un tour de fripon, maître Rebec ! Je ne te croyais pas si malin et si corrompu.

REBEC. Pardon, monsieur Henri. Ma première intention n’était que de soustraire ces dames et moi-même à la persécution ; mais, quand il s’est agi de rédiger un faux, j’ai reculé devant le déshonneur. Ces dames pouvaient lire ce qu’elles ont signé. J’ignore si elles en ont pris la peine. On était fort bouleversé dans ce moment-là… Elles ont signé leurs vrais noms sur l’observation que je leur ai faite que,