Page:Sand - Cadio.djvu/72

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sommation militaire en règle, et les brigands ne procèdent pas comme ça. Allons ! c’est de la troupe, recevons-la fraternellement. Suivez-moi. (Aux servantes.) Éclairez-nous ! (Il sort avec Mouchon et Madelon.)



SCÈNE II. — REBEC et JAVOTTE.


REBEC. Moi, je ne suis pas un héros du 14 juillet, ce n’est pas mon état. Ma mie Javotte, donne-moi la clef.

JAVOTTE. La clef de la cache ? Je ne l’ai pas.

REBEC. Si fait, je te l’ai confiée ce matin pour balayer. Donne donc ! (Javotte cherche dans ses poches.) Voyons, tu n’as pas balayé ?

JAVOTTE. Si fait, si fait ; mais je vous ai rendu la clef, vrai, d’honneur !

REBEC, se fouillant. Tu as raison, la voilà ! Elle est si petite… Javotte, fais le guet par là, et, si c’est des amis qui arrivent, avertis-moi.

JAVOTTE. Vous allez encore vous enfermer pour rien, je parie ! Depuis que je vous ai découvert cette grande cache dans le mur, vous y entrez pour une mouche qui vole.

REBEC, qui a essayé la clef. Eh bien, mais dis donc ! je ne peux pas ouvrir !

JAVOTTE. Vous avez emmêlé la serrure à force de l’essayer.

REBEC. Mais non ! Vois ! C’est comme si on l’avait fermée en dedans !

JAVOTTE, riant. Dame ! c’est peut-être quelqu’un du dehors qui la connaissait avant vous et qui s’en sert contre vous… Quelque brigand !