Page:Sand - Cesarine Dietrich.djvu/142

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revenu… malade peut-être ? mais il est hors de danger, cela se voit dans tes yeux.

— Si mon neveu était tant soit peu malade, même hors de danger je ne serais pas rentrée du tout. Donc ton roman est invraisemblable.

— J’en chercherai un autre, dix autres s’il le faut, et je finirai par trouver le vrai. Il y a eu ce matin un drame dans ta vie, comme on dit.

— Eh bien ! peut-être, répondis-je, pressée que j’étais de détourner de Paul, une fois pour toutes, ses préoccupations. Mon neveu m’a causé aujourd’hui une grande surprise. Il m’a révélé qu’il était marié.

— Ah ! la bonne plaisanterie ! s’écria Césarine en éclatant de rire, bien qu’elle fût devenue très-pâle ; voilà tout ce que tu as imaginé pour me dégoûter de lui ? Est-ce qu’il aurait pu se marier sans ton consentement ?

— Parfaitement ! Il est majeur, émancipé de ma tutelle.

— Et il ne t’aurait pas seulement fait part de son mariage, ce modèle des neveux ?

— Dans un mariage d’amour, on ne veut consulter personne, si l’on craint d’inquiéter ses amis. Heureusement il a fait un bon choix. J’ai vu sa femme aujourd’hui.

— Elle est jolie ?

— Elle est jolie et elle est belle.

— Plus que moi, j’imagine ?

— Incontestablement.

— Quels contes tu me fais !