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Page:Sand - Cesarine Dietrich.djvu/286

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est absous, et la femme vengée n’a plus jamais lieu de rougir.

Il parlait avec une énergie tranquille, dont Césarine ne pouvait s’offenser, mais qui faisait entrer la rage et le désespoir dans son âme. Marguerite, les yeux humides, regardait Paul avec le ravissement de la reconnaissance. Je vis que Césarine allait dire quelque chose de cruel.

— L’enfant s’endort, m’écriai-je. Il ne faut pas vous attarder plus longtemps. Votre fiacre est en bas. Prends M. Pierre, mon cher Paul, il est trop lourd pour moi…

En ce moment, Bertrand vint annoncer que le fiacre demandé était arrivé, et il ajouta avec sa parole distincte et son inaltérable sérénité :

— M. le marquis de Rivonnière vient d’arriver aussi.

— Où ! s’écria Césarine comme frappée de la foudre.

— Chez madame la marquise, répondit Bertrand avec le même calme ; il monte l’escalier.

— Nous vous laissons, dit Paul en prenant le bras de Marguerite sous le sien et son enfant sur l’autre bras.

— Non, restez, il le faut ! reprit Césarine éperdue.

— Pourquoi ? dit Paul étonné.

— Il le faut, vous dis-je, je vous en prie.

— Soit, répondit-il en reculant vers le sofa, où il coucha l’enfant endormi, et fit asseoir Marguerite auprès de lui.

Césarine craignait-elle la jalousie de son mari et