Page:Sand - Cesarine Dietrich.djvu/323

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— J’avais à lui parler de mon livre, je lui ai écrit deux fois. Pourquoi n’a-t-il pas répondu ? Je veux le savoir, j’irai chez lui avec toi.

— Non, lui dis-je, voyant qu’il n’y avait plus rien à ménager. Il a reçu tes deux billets et n’a pas voulu y répondre. Ils sont brûlés.

— Et il te les a montrés ?

— Oui.

— Ainsi qu’à Marguerite !

— Non !

— Voilà tout ce que tu as à me dire ?

— C’est tout.

— Il a voulu nous brouiller alors, il m’a condamnée à rougir devant toi ! Il croit que je supporterai ton blâme !

— Tu ne dois pas le supporter, je vais vivre avec ma famille.

— C’est bien, répliqua-t-elle d’un ton sec ; et elle alla s’enfermer dans sa chambre, d’où elle ne sortit que le soir.

Je fis mes derniers préparatifs et mes adieux à M. Dietrich sans lui laisser rien pressentir encore. Je prétextais une absence de quelques mois en vue du rétablissement de ma nièce. Nous étions à l’hôtel Dietrich, où Césarine avait dit à son mari vouloir passer la journée pour préparer son départ du lendemain ; elle en laissa tout le soin à sa tante Helmina, et, après avoir été toute l’après-midi enfermée sous prétexte de fatigue, elle vint dîner avec nous ; elle avait tant pleuré que cela était visible et que son père s’en inquiéta ; elle mit le