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Page:Sand - Constance Verrier.djvu/156

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faire de mieux pour sa fille, n’ayant aucune espèce de moralité à lui enseigner. Voyons, n’oubliez pas que la duchesse vous a rendu de grands services, et que vous pouvez encore avoir besoin d’elle. Elle est fort dévouée à ses amis.

— Eh bien, invitez-la de ma part, en lui disant que je n’insiste pas, si elle refuse ; mais que, si elle accepte, notre petite réunion sera aussi secrète qu’elle l’a été à Paris chez vous. En tout cas, venez de bonne heure, chère Constance. J’ai vraiment besoin de vos conseils, et cette chatte merveilleuse qui a toujours le talent de me faire parler de moi, quand elle le veut, ne manque jamais de me laisser plus triste et plus découragée qu’auparavant. Vous aviez bien raison, là-bas, de ne vouloir pas vous livrer avec elle. Est-ce qu’elle a réussi depuis à gagner votre confiance ?

— Non ! répondit mademoiselle Verrier ; je dois dire que sa curiosité n’a pas reparu, et que même elle a repris, dans sa manière d’être avec moi, son ancienne délicatesse et toute la réserve que je pouvais souhaiter. Moi, je crois qu’il lui serait bon de ne pas remettre sa fille au couvent : peut-être se retremperait-elle un peu au contact de l’innocence.

Quand mademoiselle Verrier porta à la duchesse l’invitation de la Mozzelli, la duchesse refusa tout net, mais en disant qu’elle savait gré à cette bonne fille de ne l’avoir pas boudée. Allez-y, ma chère, lui dit-elle. Faire œuvre de charité est votre mission, peut-être ! Vous aimez à consoler, et vous vous y entendez. Moi,