Page:Sand - Constance Verrier.djvu/163

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donc lui qui vous a dit que je le trouvais bien ? le fat !

— Non, ce n’est pas lui, répliqua la Mozzelli, tranquillisée par la gaieté de la duchesse et désarmée par sa douceur. Il n’est pas fat, puisque j’ai pu l’aimer, moi qui ai les fats en exécration. C’est moi, belle duchesse, qui vous ai entendue, et, certes, vous le faisiez exprès pour me tourmenter !

— Non ! c’est mal à vous de le croire : quand m’avez-vous vue méchante ? Je ne voulais que vous éprouver, et c’est votre faute. Pourquoi, lorsque je vous ai parlé de ce jeune homme, à Londres, avez-vous nié que vous en fussiez folle ? Si, comme par le temps passé, vous m’eussiez accordé votre confiance, je n’aurais pas songé à vous surprendre. Mais tout cela, de part et d’autre, est fort innocent. Voyons ! la paix est-elle faite ? oui ? en ce cas, continuez votre histoire ; mais je vous avertis que je n’en crois pas un mot, car j’ai entendu le commencement. Vous vous dites retrempée par une grande passion, et je ne vois là de votre part qu’une velléité de plus, puisque, tout en vous vantant d’avoir combattu et vaincu la méfiance, vous m’accusez de vous trahir et me faites une scène de jalousie !

— C’est une petite rechute de son ancien mal, dit Constance avec douceur : elle va le combattre encore une fois, et, puisqu’elle le veut, elle saura bien en triompher tout à fait.

— Dieu vous entende ! reprit la Sofia ; j’y fais mon possible.