Page:Sand - Constance Verrier.djvu/208

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point, et, certes, je la mérite ! Mais je saurai m’accuser sans compromettre personne. Si Constance exigeait qu’il en fût autrement, je renoncerais à elle plutôt que de me parjurer ; elle comprendra qu’elle ne doit exiger que ma propre confession.

— Vous comptez donc sur son pardon ?

— Oui, je l’espérerai tant que Dieu accordera à elle et à moi un souffle de vie, parce que je me sens la force de le mériter encore. J’aurais commis de plus grandes fautes, que mon courage n’en serait pas abattu. C’est vous dire que mon cœur est resté entier pour l’aimer et pour réparer mes torts.

— Et si elle meurt sans avoir pu vous entendre ?

— Si elle meurt, qu’elle m’ait ou non pardonné, ne vous inquiétez pas de moi, madame, je la suivrai !

— Ah ! vous êtes décidé à vous tuer ?

— Oui, madame, répondit Raoul avec une fermeté calme.

— À la bonne heure ! dit la duchesse en le quittant ; je vous approuve et vous rends mon estime.




XV


Constance fut en grave danger pendant trois jours, après quoi le médecin la regarda comme sauvée, mais non pas quitte d’une altération sensible dans sa santé, laquelle, pendant assez longtemps, devait exiger de grands soins. Il s’entretint en particulier avec la tante,