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Page:Sand - Constance Verrier.djvu/218

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trompez, ou si vous vous trompez vous-même, le réveil sera épouvantable !

— Je ne trompe personne et je ne me trompe pas souvent, répondit madame d’Évereux. Nous avions fait un mauvais rêve qui ne manquait pas d’une certaine vraisemblance ; la vérité que je vous annonce est encore plus vraisemblable, et, si vous êtes sage, vous ne laisserez jamais pressentir à Constance aucun remords, aucune inquiétude qui pourrait réveiller des souvenirs assoupis. Si elle vous parle de cela, dites-lui bien qu’elle avait rêvé, et que vous n’êtes arrivé à Nice, au plus tôt, que le lendemain de l’événement.

« Sur ce, je vous fais mes adieux à tous deux, ajouta la duchesse, à Sofia qui part sur l’heure, à ce qu’on m’a dit, et à vous, monsieur, que je n’aurai plus le plaisir de rencontrer ici, puisque je compte partir moi-même le jour où je verrai Constance assez rétablie pour vous recevoir. »

La duchesse se retira, confiante dans ce qu’elle avait dit et dans ce qu’elle croyait être vrai. Raoul alla s’enfermer dans une chambre d’hôtel, en proie à l’inquiétude et à l’espérance. Sofia fit ses malles, fut admise encore, au moment du départ, à regarder Constance endormie, et partit en poste pour Milan. Trois jours après, madame d’Évereux retournait à Paris avec sa fille.

Raoul attendit, avec anxiété des nouvelles de Constance. Il envoyait messages sur messages ; aucun ne parvenait jusqu’à Cécile Verrier, qui ne quittait pas sa