Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/160

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par-dessus l’abîme des vallées profondes noyées dans la lumière, l’horizon se relevait en dentelures bleues, et les monts Dômes profilaient dans le ciel leurs pyramides tronquées, leurs ballons arrondis ou leurs masses isolées, droites comme des tours.


La chaîne de montagnes où nous entrions avait des formes bien différentes, plus sauvages et pourtant plus suaves. Les bois de hêtres jetés en pente rapide, avec leur mille cascatelles au frais murmure, les ravins à pic tout tapissés de plantes grimpantes, les grottes où le suintement des sources entretenait le revêtement épais des mousses veloutées, les gorges étroites brusquement fermées à la vue par leurs coudes multipliés, tout cela bien plus alpestre et plus mystérieux que les lignes froides et nues des volcans de date plus récente.


Depuis ce jour, j’ai revu l’entrée solennelle que les deux roches basaltiques placées à la limite du désert font à la chaîne du mont Dore, et j’ai pu me rendre compte du vague éblouissement que j’en reçus quand je les vis pour la première