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Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/218

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sa commande. Cet homme bleu, qui était blanc en dessous, avait la figure et le corps peints avec le suc d’une plante qui fournissait aux chefs et aux guerriers ce que les Indiens d’aujourd’hui appellent encore leur peinture de guerre. Il était donc de la tête aux pieds d’un beau bleu d’azur et la famille de l’armurier le contemplait avec admiration et respect.

Il avait commandé une hache de silex, la plus lourde et la plus tranchante qui eût été jamais fabriquée depuis l’âge du renne, et cette arme formidable lui fut livrée, moyennant le prix de deux peaux d’ours, selon qu’il avait été convenu. L’homme bleu ayant payé, allait se retirer, lorsque l’armurier lui montra son caillou de cornaline en lui proposant de le façonner pour lui en hache ou en casse-tête. L’homme bleu, émerveillé de la beauté de la matière, demanda un casse-tête qui serait en même temps un couteau propre à dépecer les animaux après les avoir assommés.

On lui fabriqua donc avec ce caillou merveilleux un outil admirable auquel, à force de patience, on peut même donner le poli