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Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/227

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Mais M. le comte vint à mourir sans enfants, et Mme la comtesse trouva que le défunt avait dépensé pour ses collections beaucoup d’argent qu’il eût mieux employé à lui acheter des dentelles et à renouveler ses équipages. Elle fit vendre toutes ces antiquailles, pressée qu’elle était d’en débarrasser les chambres de son château. Elle ne conserva que quelques gemmes gravées et quelques médailles d’or qu’elle pouvait utiliser pour sa parure, et, comme le marteau rouge était tiré d’une cornaline particulièrement belle, elle le confia à un lapidaire chargé de le tailler en plaques destinées à un fermoir de ceinture.

Quand les fragments du marteau rouge furent taillés et montés, madame trouva la chose fort laide et la donna à sa petite nièce âgé de six ans qui en orna sa poupée. Mais ce bijou trop lourd et trop grand ne lui plut pas longtemps et elle imagina d’en faire de la soupe. Oui vraiment, mes enfants, de la soupe pour les poupées. Vous savez mieux que moi que la soupe aux poupées se compose de choses très variées : des fleurs, des