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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Embrasse aussi ton oncle, ta tante, ta sœur et Léontine. Pour toi, mon cher amour, je t’embrasse mille fois. Tu sais que tu es ce que j’ai de plus cher au monde. Aime-moi aussi et porte-toi toujours bien.

Ta mère.

Solange parle-t-elle quelquefois de sa maman ? Empêche qu’elle ne m’oublie.


LVIII

À M. JULES BOUCOIRAN, À NOHANT


Paris, 12 février 1831.


Mon cher enfant,

Je vous remercie de votre bonne lettre ; écrivez-moi souvent, je vous en prie. Je ne sais que par vous avec exactitude l’état de mes enfants. Dites à Maurice de m’écrire, en le laissant libre et d’écriture, et d’orthographe, et de style. J’aime ses naïvetés et ses barbouillages. Je ne veux pas qu’il considère l’heure de m’écrire comme une heure de travail. Une page deux fois la semaine, ce ne sera pas assez pour l’embrouiller dans ses progrès. Je suis bien contente qu’il se rende à la nécessité de travailler sans verser trop de larmes. Une fois l’habitude prise, il ne se trouvera pas plus malheureux qu’auparavant.