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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Adressez-moi donc de vos nouvelles chez lui, près de Nérac (Lot-et-Garonne). J’en attends avec impatience, je suis si loin, si loin de vous et de tous les miens ! Adieu, ma chère maman. Maurice est gentil à croquer ! Casimir se repose, dans ces courses dont je vous parle, de celles qu’il a faites sans moi à Cauterets ; il a été à la chasse sur les plus hautes montagnes, il a tué des aigles, des perdrix blanches et des isards ou chamois, dont il vous fera voir les dépouilles ; pour moi, je vous porte du cristal de roche. Je vous porterais du barège de Barèges même, s’il était un peu moins gros et moins laid.

Adieu, chère maman ; je vous embrasse de tout mon cœur.

Veuillez, quand vous lui écrirez, embrasser mille fois ma sœur pour moi, lui dire que je suis bien loin de l’oublier ; que cette lettre que je vous écris et une à mon frère sont les seules que j’aie eu le temps d’écrire aux Pyrénées, mais que, quand je serai à Guillery[1] je lui écrirai tout de suite. Nous comptons y rester jusqu’au mois de janvier ; de là, aller passer le carnaval à Bordeaux, et enfin retourner avec le printemps à Nohant, où nous vous attendrons avec ma tante.

  1. Propriété du baron Dudevant, près de Nérac.