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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

pas, elle essaye de les raccommoder avec des pains à cacheter.

Nous parlons de toi tous les soirs et tous les matins, en nous couchant, en nous levant. J’ai rêvé, cette nuit, que tu étais aussi grand que moi ; je ne te reconnaissais plus. Tu es venu m’embrasser, et j’étais si contente, que je pleurais. Quand je me suis éveillée, j’ai trouvé la grosse grimpée sur mon lit et qui m’embrassait. Elle aussi grandit beaucoup et maigrit en même temps. Personne ne veut croire qu’elle n’ait pas cinq ans. Elle a la tête de plus que tous les enfants de son âge.

Tous les bonbons qu’on lui donne, elle les met de côté pour toi ; au bout d’une heure, elle n’y pense plus et les mange. Quand nous irons te voir, nous t’en porterons.

Adieu, mon petit enfant chéri. Écris-moi plus souvent des lettres un peu plus longues, si tu peux. Tu ne me dis pas ce que tu apprends avec Boucoiran. Adieu ; je t’embrasse de tout mon cœur.


LXXXV

AU MÊME


Paris, 17 mai 1832.


Mon cher petit,

J’ai reçu tes deux lettres. Je t’en ai envoyé une