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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

pains à cacheter. On se sert de poix de Bourgogne. On y fabrique aussi des fromages estimés, les habitants sont fort affables. (Voyez le voyage de l’Astrolabe.)

Adieu, cher frère de mon cœur. Je t’écrirai quand je pourrai. Toi, si tu as le temps, écris-moi. Tu sais si je t’aime, petit homme et grande âme !

GEORGE.


XCII

AU MÊME


Nohant, septembre 1832.


Je t’ai écrit une longue lettre adressée à la Société des jeunes gens (au portier). J’étais inquiète de ta santé, vieux. Pourquoi n’ai-je pas encore de réponse ? Je crains vraiment que tu ne sois malade.

Ma mère est partie le 13 ; je ne l’ai pas reconduite à Châteauroux comme je t’annonçais devoir le faire. Je te dirai mes raisons ; peut-être m’attends-tu ? Écris-moi donc au moins comment se porte ton vieux et triste individu. Mon squelette centenaire dort, fume, prend du tabac, griffonne du papier, et pleure comme un veau. Si tu te portes mieux, si tu peux supporter la compagnie d’un galérien ou d’un pendu, reviens. Si ma tristesse t’ennuie et te fait mal, ne reviens pas ;