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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

odieuse, impossible, et je veux en finir absolument avant peu.

Nous en reparlerons.

En attendant, je vous remercie de l’amitié constante, infatigable, que vous avez pour moi. J’aurais été heureuse si je n’eusse rencontré que des cœurs comme le vôtre. Dans ce moment, vous comblez de soins et de services mon ami Pagello.

Je vous en suis reconnaissante. Pagello est un brave et digne homme, de votre trempe, bon et dévoué comme vous. Je lui dois la vie d’Alfred et la mienne. Pagello a le projet de rester quelques mois à Paris. Je vous le confie et je vous le lègue ; car, dans l’état de maladie violente où est mon esprit, je ne sais point ce qui peut m’arriver.

Il est bien possible que je ne retourne point à Paris de sitôt. C’est pourquoi, craignant de ne jamais revoir ce brave garçon, qui repartira peut-être bientôt pour son pays, je l’invite (avec l’agrément de M. Dudevant) à venir passer huit ou dix jours ici. Je ne sais s’il acceptera. Joignez-vous à moi pour qu’il me fasse ce plaisir, non en lui lisant ma lettre, dont la tristesse l’affecterait, mais en lui disant qu’il me donnera l’occasion de lui témoigner une amitié malheureusement stérile et prête à descendre au tombeau.

J’aurai à causer longuement avec vous et à vous charger de l’exécution de volontés sacrées. Ne me sermonnez pas d’avance. Quand nous aurons parlé