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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 1.djvu/313

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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Sache mettre dans ton cœur le bonheur de ceux que tu aimes à la place de celui qui te manquera ! Garde l’espérance d’une autre vie, c’est là que les mères retrouvent leurs fils. Aime toutes les créatures de Dieu ; pardonne à celles qui sont disgraciées ; résiste à celles qui sont iniques ; dévoue-toi à celles qui sont grandes par la vertu.

Aime-moi ! je t’apprendrai bien des choses si nous vivons ensemble. Si nous ne sommes pas appelés à ce bonheur (le plus grand qui puisse m’arriver, le seul qui me fasse désirer une longue vie), tu prieras Dieu pour moi, et, du sein de la mort, s’il reste dans l’univers quelque chose de moi, l’ombre de ta mère veillera sur toi.

Ton amie,

GEORGE.


CXXIX

À MADAME MAURICE DUPIN, À PARIS


Nohant, 25 octobre 1835.


Ma chère maman,

Je vous dois, à vous la première, l’exposé de faits que vous ne devez point apprendre par la voie publique. J’ai formé une demande en séparation contre mon mari. Les raisons en sont si majeures, que, par