Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 1.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
44
CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

vous dire que je ne vous ai point oublié ; car nous parlons de vous bien souvent, avec mon mari et nos amis de la Châtre, qui demandent toujours quand vous viendrez. Je voudrais bien avoir une bonne réponse à leur donner et je n’en perds pas l’espérance ; car vous trouverez bien quelque temps à nous consacrer et vous savez qu’il y a ici de bon vin et de bons garçons.

J’espère que, dans quelques jours, nous aurons du beau temps qui me rendra moins maussade et mieux portante. Pour le présent, je suis tout à fait ganache et misérable, ne pouvant bouger de ma chambre et à peine de mon lit. Je suis grosse par-dessus le marché, et cela fait une complication de maux peu agréable. Il ne me faudrait pas moins que vous pour me rendre ma bonne humeur et la santé.

Que faites-vous maintenant, mon gros ami ? avez-vous guéri ce vilain rhume qui vous fatiguait si fort, et êtes-vous un peu au courant de votre nouvel état de choses ? Il y a bien longtemps aussi que Casimir dit tous les jours qu’il veut vous demander de vos nouvelles. Mais vous savez comme il est paresseux de l’esprit et enragé des jambes. Le froid, la boue, ne l’empêchent point d’être toujours dehors, et, quand il rentre, c’est pour manger ou ronfler.

Votre belle Pauline est-elle toujours aussi grosse et aussi bonne ? Maurice est un lutin achevé. Il a été abîmé d’une coqueluche qui lui a ôté, pendant deux mois, le sommeil et l’appétit. Heureusement il va à merveille maintenant.