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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

ai dit vingt fois et comme, j’espère, elle n’en doute pas.

Je ne sais combien de filles elle m’amènera. Je sais qu’il y en a une en pension ; mais, les eût-elles toutes, la maison est assez grande pour les loger, et nous avons des poulets dans la cour en suffisante quantité pour approvisionner un régiment.

J’ai encore une demande à vous faire : c’est, au cas où madame Saint-Agnan voudrait emmener une femme de chambre, de l’en dissuader, comme si cela venait de vous, en lui disant qu’elle n’en aura pas besoin ici, puisque j’en ai une qui n’a rien à faire et qui sera à son service. Je ne voudrais pas qu’elle s’aperçût de ma répugnance à cet égard, parce qu’elle croirait peut-être que j’y mets de la mauvaise grâce. Elle se tromperait ; car je serai enchantée de la recevoir, elle et sa famille. Vous savez aussi que ce n’est pas la crainte de nourrir une personne de plus, puisqu’il s’en nourrit dans ma maison plus que je ne le sais souvent moi-même. Je crains ici les domestiques étrangers, parce que mes Berrichons sont de simples et bons paysans ignorant toutes les rubriques des gens de Paris.

L’année dernière, la femme de chambre de madame Angel avait mis la maison en révolution par ses plaintes, ses propos. Les uns me demandaient leur compte pour aller à Paris, où elle se faisait fort de les placer ; les autres voulaient doubler leurs gages, etc., etc. Je vous entretiens de ces balivernes parce qu’un mot dit en passant à madame Saint-Agnan peut m’épargner ces