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savent qu’en aucune circonstance je n’ai pu surmonter mon embarras, ma défiance absolue de moi-même. Demandez-moi, commandez-moi toute autre chose où je n’aurai pas à payer de ma personne.

Croyez, monsieur, vous et les membres du comité qui m’ont honorée de leur visite, que je ne me console de mon impuissance et de ma défection que par le souvenir des bontés que vous m’avez témoignées et par la reconnaissance qu’elles m’inspirent.


DXCVII

À M. ALEXANDRE DUMAS FILS, À PARIS


Nohant, 7 janvier 1866.


Merci, cent fois merci, mon fils, pour toute la peine que nous nous donnons ; car vous en prenez autant que moi. Si vous dites que La Rounat a raison, c’est qu’il a raison. Et je crois pourtant toujours qu’il y avait du remède ; car ce qui manque dans ma version, c’est de l’intérêt, je le vois à présent ; c’est de la passion[1]. Eh bien, que la jeune fille fût (telle qu’elle est, et en commençant par une fantaisie romanesque) prise d’une passion véritable, qu’elle la fît partager à Lélio, que Lélio se sacrifiât à son ami, il y avait motif à émotion ou à souffrance, et le moyen de la fin pou-

  1. Il s’agissait d’une pièce tirée de la Denière Alddui.