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fait un temps délicieux. Rien de très intéressant pour moi jusqu’ici ; mais on quitte le chemin de fer et la promenade commence.

Je vous bige mille fois tous.


DCCII

AU MÊME


Paris, 22 septembre 1869.


J’arrive à Paris, neuf heures du soir, en belle santé et nullement fatiguée, et j’y trouve de vos nouvelles. Tout va bien chez nous ; je suis heureuse et contente. Je viens de voir un pays admirable, les vraies Ardennes, sans beaux arbres, mais avec des hauteurs et des rochers comme à Gargilesse. La Meuse au milieu, moins large et moins agitée que la Creuse, mais charmante et navigable. Nous l’avons suivie de Mézières à Givet en chemin de fer, en bateau, à pied, et de nouveau en chemin de fer. On fait ce délicieux trajet, sans se presser dans la journée, et même on a le temps de déjeuner très copieusement et proprement dans une maison en micaschiste, comme celles des paysans de Gargilesse, mais d’une propreté belge très réelle, au pied des beaux rochers appelés les Dames-de-Meuse.

Si les défilés de l’Argonne sont dignes d’André