Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/193

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aux explications des littérateurs, qui veulent tout expliquer. C’est là mon impression que je vous donne entre nous. Il y a si peu de beaux livres, qu’il ne faut pas critiquer celui-ci ; il est beau quand même, aimable à lire, heureux d’expressions. Il a la clarté enseignante et peut être très utile à ceux qui n’ont jamais songé à ce qui est. Pour moi, il est sans profondeur vraie et ne m’apprend rien jusqu’ici. Peut-être changerai-je d’avis au second volume. Je vous avoue que je n’ai de respect que pour ce qui me présente un aspect nouveau. Trois lignes d’un homme sans nom qui pousse ma pensée en avant (cela arrive quelquefois) me frappent et me saisissent beaucoup plus que de gros livres où je parcours un pays exploré et où l’on ne me signale pas ce qui a dû m’échapper.

Au lieu de bavarder, je devrais bien faire mon feuilleton ! Je vais m’y mettre. J’espérais pouvoir le faire sur ce livre de Quinet. Il ne m’inspire pas, et, comme j’aime Quinet, je ne veux pas parler de lui pour faire des restrictions.

Plauchut vous remercie de la confiance que vous avez en lui, et je vous en remercie aussi, moi. Il écrit son entrée en matière et promet de me la lire.

Voilà donc M. Vautrain nommé ! On nous envoie la dépêche. Je pense absolument comme vous sur l’effet de cette nomination. Voilà bien assez de défis lancés par Paris à la province. Il me semble qu’il eût fallu causer ensemble avant de s’envoyer des cartes et des témoins, et Victor Hugo est la personnification de