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Page:Sand - Dernieres pages.djvu/101

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et charmant comme sa mère. À Tartas, il prit son parti d’exercer la charité chrétienne à la lettre, sans creuser les questions théologiques dont je l’ai, depuis, entendu faire très-bon marché. Il acheta son presbytère huit mille francs et s’y meubla pour six mille francs. Il faut croire qu’il avait encore quelque argent par devers lui, car son premier soin fut de créer à ses frais une immense marmite pour les pauvres, puis un grenier de réserve pour les années de misère. Tous les dimanches, les paysans chefs de famille avaient leur couvert mis chez lui. On ne le comprenait pas, ces braves gens ne sachant pas un mot de français ; mais on l’aimait pour son beau visage, ses manières sympathiques et ses grandes façons d’agir.

Il eut un procès à propos d’une usurpation de droit qui avait été faite contre lui. La cause fut portée à Bordeaux et gagnée. Ses adversaires furent condamnés à lui payer vingt-quatre mille francs qu’il distribua aussitôt aux pauvres de sa paroisse.

Le duc de Bouillon était toujours aux mains de Cerson et de Le Bas. Au lieu d’admirer le désintéressement et la loyauté de son fils, il prit