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Page:Sand - Dernieres pages.djvu/88

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duc est de service chez le roi. Il appelle le bâtard.

— Chevalier, il faut me remplacer à Navarre. Fais les invitations, organise tout et que tout aille bien. Il s’agit de traiter le cardinal, fais attention à mes gens. Ils ont le parler un peu leste. Veille à ce que mon oncle n’entende pas une parole déplacée, pas un juron surtout !

Le chevalier part pour Évreux, organise tout à merveille et voit bientôt arriver le cardinal dans son carrosse, escorté de toute une élégante gentilhommerie à cheval. Dès le lendemain, on se met en chasse ; mais, malgré les excellents préparatifs du chevalier, tout va de travers. Hommes et chiens sont comme paralysés par la consigne. Il s’évertue en vain. Le cardinal ne reconnaît ni la vaillante meute, ni les piqueurs émérites de son neveu.

— Mon enfant, dit-il au chevalier, tant que vous vous contenterez de dire : « Tayaut !… tayaut !… » nous ne ferons rien qui vaille. Je vais vous apprendre comment on parle aux chiens.

Et là-dessus, le cardinal apostrophe bêtes et gens en termes si énergiques, que les piqueurs