Page:Sand - Flamarande.djvu/277

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l’avait mis à part, avec d’autres lettres de la même à la même.

« Ma Berthe chérie, mon ange gardien, et lui, mon sauveur, ma providence, mes anges de consolation, soyez bénis ! Vous l’avez retrouvé ! Il n’est pas mort, il n’est pas exilé absolument de la maison paternelle. Il est bien portant, il est beau, il est heureux, et, puisqu’il est là, il me sera rendu ; son père me rendra justice. Il n’y a pas d’explication à espérer de lui ; il verra ma conduite et ouvrira les yeux à l’évidence. D’ailleurs, quoi qu’il arrive, les droits de mon fils aîné subsistent, et un jour viendra… Mais je le verrai auparavant, mon enfant adoré, je veux le voir ! J’irai chez vous si secrètement, que personne ne le saura jamais. Je veux voir aussi celui qui me l’a retrouvé ; je veux le remercier, l’absoudre du passé à cause du présent. Il ne faut plus qu’il songe à autre chose qu’au bonheur qu’il me rend. Vite, vite, écrivez-moi que vous m’attendez, et je simule une indisposition pour m’enfermer. Je confie Roger à des gens sûrs, je prends le bateau à vapeur et je vous arrive. Répondez, répondez à votre Rolande qui vous adore. »


Vous était-il au pluriel ? On pouvait le croire. Madame de Flamarande, qui était alors en Italie,