Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/137

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lady Rosemonde, que c’est une passion qui a quelque chose de divin dans certains esprits. Mais, hélas ! tu vas voir que rien ne me réussit, à moi, et qu’il faut que je renonce à cultiver la science et l’amitié.

J’ai voulu, pendant ces huit jours, oublier ce beau regard qui m’avait paru trop brillant au coucher du soleil, ou plutôt m’habituer à le supporter sans étonnement comme un phénomène naturel, produit par de très-beaux yeux. Que m’importait, après tout, puisqu’il n’y avait pas de risque qu’il trouvât jamais l’occasion et le moment de me dire ce que je ne voulais pas entendre ?

Si bien que ma prudence s’est endormie dans je ne sais quelle nonchalante sécurité, et qu’avant-hier matin je me suis oubliée sur un banc du jardin à le regarder étudier dans le cabinet de mon père, dont la fenêtre était toute grande ouverte. Il faut bien qu’il s’en soit aperçu. Quand