Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/16

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citer un peintre pour ta satisfaction personnelle, mais je t’avertis que je cite au hasard). On l’admire ; mais, comme elle ne pense pas à plaire, elle ne tourne la tête à personne, et, là où nous sommes ensemble, c’est de moi qu’on s’occupe, et, loin de s’y opposer, elle y concourt.

Riche, et ne manquant pas d’un grand goût, elle se contente de porter de belles, grandes, larges robes de velours, avec de gros diamants, ou de la moire lourde et cassante, avec des perles que, certes, Cléopâtre n’eût point avalées ; et, de cette façon, elle est magnifique et sérieuse sans faire de tort à mes nuages de chiffons et à mon grand froufrou de colifichets exquis.

Enfin, elle parle peu, si ce n’est avec des gens graves, et, dans mon salon ou dans le sien, elle éloigne de moi tous ceux qui pourraient m’ennuyer (ou être ennuyés par moi), pour me laisser accaparer tous ceux auxquels je plais, et qui ne me déplaisent pas trop.