Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/191

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petite et puissante, entourée de riants bosquets et couronnée de cimes austères. C’est bien ici que l’on doit trouver les chefs-d’œuvre de la statuaire sublime et les mignonnes élégances de la ciselure ; les terribles divinités dont Michel-Ange a fait palpiter les flancs de marbre, et les petites vierges blanches dont Luca della Robbia a fixé le naïf sourire sous une couche d’émail ; et les immenses cathédrales découpées à jour, de la base au faîte, comme de précieux reliquaires ; et, dans leurs tabernacles, les joyaux d’or et d’ivoire, d’ambre et de pierreries, élancés et fiers sur leurs petits socles de lapis, comme la basilique sur son vaste parvis de marbre blanc. C’est ici le pays des colosses et des bijoux, des belles proportions et des patients détails, des lourds palais dont les blocs abrupts semblent avoir été dressés et rangés par les cyclopes, et des petits angelots que les fées semblent avoir taillés avec amour dans une perle. Ici, la nature a dû inspirer l’ar-