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Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/66

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L’aînée est assez jolie : c’est celle qui s’appelle Anna. Elle est toute petite et toute fluette, blond filasse, et les dents longues ; mais elle a des yeux bleu de mer qui sont expressifs, et sa petite personne souple ne manque pas d’une certaine grâce, moitié naïve et moitié affectée, qui est drôle. Elle s’habille avec une ostentation de simplicité qui n’est pas de mauvais goût de la part d’une fille sans dot. Enfin, elle chantaille avec une petite voix très-douce et un petit accent qui estropie ridiculement l’italien, mais qui n’est pas sans agrément quand elle dit des ballades iroquoises de son pays de Galles.

Eh bien, cette petite personne s’est laissé percer le cœur par son beau cousin Malcolm, et j’ai deviné cela aujourd’hui, au moment où j’y songeais le moins.

Je me trouvais seule avec elle et sa petite sœur Lucy, qui est une copie amoindrie et pointue de cette petite fleur étiolée, et qui ne la