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Page:Sand - Francia.djvu/132

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téger, à la sauver. Elle le savait bien. Il ne le lui avait dit que par ses regards et son trouble en la rencontrant ; mais c’était un être inculte. Il savait à peine signer son nom. Il ne pouvait pas dire un mot sans jurer, il portait une blouse, il avait les mains larges, noires et velues jusqu’au bout des doigts. Il faisait sa barbe une fois par semaine, il semblait affreux à Francia, et l’idée de lui appartenir la révoltait.

— Si tu veux que je me tue, s’écria-t-elle en allant éperdue vers la fenêtre, va chercher cet homme-là !

Il fallait pourtant prendre un parti, et toute solution semblait impossible, lorsqu’on sonna discrètement à la porte.

— N’aie pas peur ! dit Théodore à sa sœur, ça n’est pas Guzman qui sonne si doux que ça.

Il alla ouvrir et M. Valentin apparut. Il apportait une lettre de Mourzakine ainsi conçue :

« Puisque tu es si craintive, mon cher petit oiseau bleu, j’ai trouvé moyen de tout arranger. M. Valentin t’en fera part, aie confiance en lui. »