Page:Sand - Francia.djvu/225

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était dans la serrure où Valentin se souvenait de l’avoir laissée. Mozdar jurait que personne n’avait pu passer dans le vestibule sans qu’il l’eût entendu. Le docteur Faure examina avec un autre chirurgien la blessure et en dressa procès-verbal. Son confrère conclut au suicide. Quant à lui, il n’y crut pas et ne voulut pas conclure. Il songea à Francia et ne la nomma point. Il n’était pas chargé de rechercher les faits : il se retira en pensant que cette petite avait plus d’énergie qu’il ne lui en avait supposé.

Valentin, qui craignait beaucoup d’être accusé, vit avec plaisir les soupçons se porter sur le pauvre Mozdar, qui était une excellente bête féroce apprivoisée, et qui pleurait à fendre l’âme. Le comte Ogokskoï, appelé en toute hâte, vint pleurer aussi sur son neveu, et son chagrin fut aussi sincère que possible chez un courtisan. Il fit arrêter Mozdar pour la forme ; mais quand il eut délibéré militairement sur son sort, il le disculpa et déclara que son pauvre neveu avait eu un chagrin d’amour qui l’avait porté à se donner la mort.