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Page:Sand - Francia.djvu/227

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funéraire de son cher cousin, disant à qui voulait l’entendre :

— Il était le parent de ma femme, nous l’aimions beaucoup, nous avons été si saisis par ce triste événement, que madame de Thièvre en a eu une attaque de nerfs.

La marquise était réellement dans un état violent. En revenant du cimetière, son mari lui dit tout bas :

— Je comprends votre émotion, ma chère ; mais il faut surmonter cela et rouvrir votre porte dès ce soir. Le monde est méchant, et ne manquerait pas de dire que vous pleurez trop pour qu’il n’y eût pas quelque chose entre vous et ce jeune homme. Calmez-vous ! je ne crois point cela ; mais il faut vous habiller et vous montrer : mon honneur l’exige !

La marquise obéit et se montra. Huit jours après, elle était plus que jamais lancée dans le monde, et peut-être un mois plus tard se disait-elle que le ciel l’avait préservée d’une passion trop vive, qui eût pu la compromettre.