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Page:Sand - Francia.djvu/239

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qu’il remarquait une toux sèche presque continuelle et de l’irrégularité dans la circulation. L’hiver qui suivit sa maladie, il constata qu’une maladie plus lente et plus grave se déclarait, et au printemps, il ne douta plus qu’elle ne fût phthisique. Il l’engagea à suspendre son travail et à suivre, en qualité de demoiselle de compagnie, une vieille dame qui l’emmènerait à la campagne.

— Non, docteur, lui répondit Francia, j’aime Paris, c’est à Paris que je veux mourir.

— Qui te parle de mourir, ma pauvre enfant ? Où prends-tu cette idée-là ?

— Mon bon docteur, reprit-elle, je sens très-bien que je m’en vais et j’en suis contente. On n’aime bien qu’une fois, et j’ai aimé comme cela. À présent, je n’ai plus rien à espérer. Je suis tout à fait oubliée. Il ne m’a jamais écrit, il ne reviendra pas. On ne vit pourtant pas sans aimer, et peut-être que, pour mon malheur, j’aimerais encore ; mais ce serait en pensant toujours à lui et en ne donnant pas tout mon cœur. Ce serait mal, et ça