Page:Sand - Francia.djvu/241

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pereur ! jusqu’à complète extinction de voix, la pauvre Francia, assise dans le jardin de l’hôpital Saint-Louis, s’éteignait dans les bras d’une des sœurs qui croyait à un évanouissement et s’efforçait de la faire revenir. Quand son frère accourut avec le docteur Faure, elle lui sourit à travers l’effrayante contraction de ses traits, et, faisant un grand effort pour parler, elle leur dit :

— Je suis contente ; il est venu, il est là avec ma mère ! il me l’a ramenée !

Elle se retourna sur le fauteuil où on l’avait assise et sourit à des figures imaginaires qui lui souriaient, puis elle respira fortement comme une personne qui se sent guérie : c’était le dernier souffle.

Un jour que l’on discutait la question du libre arbitre devant le docteur Faure :

— J’y ai cru, dit-il, je n’y crois plus d’une manière absolue. La conscience de nos actions est intermittente, quand l’équilibre est détruit par des secousses trop fortes. J’ai connu une jeune fille faible, bonne, douce jusqu’à la passivité, qui a