Page:Sand - Francia.djvu/74

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bruits-là ! Les officiers de cosaques sont des hommes très-bien nés et très-bien élevés. Celui qui loge ici est un prince, à ce que j’ai ouï dire.

— Revenez me voir demain, je vous le présenterai, dit la marquise. En ce moment, je ne sais où il est.

— Il n’est pas loin, dit un ingénu de douze ans, jeune duc qui accompagnait sa grand’mère dans ses visites ; je viens de le voir traverser le jardin !

— Madame de Thièvre nous le cache, c’est bien sûr ! s’écrièrent les jeunes curieuses.

Le fait est que la marquise avait depuis quelques instants, pour son beau cousin, un dédain qui frisait le dégoût. Elle l’avait quitté sans lui offrir de le présenter à son entourage, et il boudait au fond du jardin. Elle prit le parti de le faire appeler, contente peut-être de produire ce bel exemplaire de la grâce russe et d’avoir l’air de s’en soucier médiocrement ; vengeance de femme.

Il eut un succès d’enthousiasme ; vieilles et jeunes, avec ce sans-façon de curiosité qui est dans nos mœurs et que les bienséances ne savent