Page:Sand - Francia.djvu/81

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— Mozdar ? C’est lui en effet ! Tu as bonne mémoire !

— Parlez-lui tout de suite…

— Soit !

Mourzakine alla sans bruit éveiller Mozdar, qui n’eût peut-être pas entendu le canon, mais qui, au léger grincement des bottes de son maître, se leva et se trouva lucide comme par une commotion électrique.

— Viens, lui dit Mourzakine dans sa langue.

Le cosaque le suivit au salon.

— Regarde cette jeune fille, dit Mourzakine en soulevant le chapiteau de la lampe pour qu’il pût distinguer les traits de Francia ; la connais-tu ?

— Oui, mon petit père, répondit Mozdar ; c’est celle qui a fait cabrer ton cheval noir.

— Oui, mais où l’avais-tu déjà vue avant d’entrer en France ?

— Au passage de la Bérézina : je l’ai portée par ton ordre sur ton lit.

— Très-bien. Et sa mère ?