Page:Sand - Jean Ziska, 1867.djvu/186

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TROISIÈME SPADASSIN.

Bah ! l’un sans barbe, l’autre sans dents.

(Astolphe entre.)
PREMIER SPADASSIN.

Ouf ! voilà ce ferrailleur d’Astolphe. Quand serons-nous débarrassés de lui ?

QUATRIÈME SPADASSIN.

Quand nous voudrons.

DEUXIÈME SPADASSIN.

Il est seul ce soir.

QUATRIÈME SPADASSIN.

Attention !

(Il montre les étudiants, qui se lèvent.)
LE GROUPE D’ÉTUDIANTS. — PREMIER ÉTUDIANT.

Voilà le roi des tapageurs, Astolphe. Invitons-le à vider un flacon avec nous ; sa gaieté nous réveillera.

DEUXIÈME ÉTUDIANT.

Ma foi, non. Il se fait tard ; les rues sont mal fréquentées.

PREMIER ÉTUDIANT.

N’as-tu pas ta rapière ?

DEUXIÈME ÉTUDIANT.

Ah ! je suis las de ces sottises-là. C’est l’affaire des sbires, et non la nôtre, de faire la guerre aux voleurs toutes les nuits.

TROISIÈME ÉTUDIANT.

Et puis je n’aime guère ton Astolphe. Il a beau être gueux et débauché, il ne peut oublier qu’il est gentilhomme, et de temps en temps il lui prend, comme malgré lui, des airs de seigneurie qui me donnent envie de le souffleter.

DEUXIÈME ÉTUDIANT.

Et ces deux cuistres qui boivent là tristement dans un coin me font l’effet de barons allemands mal déguisés.