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Page:Sand - Jean Ziska, 1867.djvu/242

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n’en sait rien !… Il ne s’occupe jamais de ce qui devrait l’intéresser le plus au monde.

FRÈRE CÔME.

Oh ! ne nous réjouissons pas encore ! Le vieux prince nie formellement le fait. Il dit que son petit-fils voyage à l’étranger, et le prouve par des lettres qu’il en reçoit de temps en temps.

SETTIMIA.

Mais ce sont peut-être des lettres supposées !

FRÈRE CÔME.

Peut-être ! Cependant il n’y a pas assez longtemps que le jeune homme a disparu pour qu’on soit fondé à le soutenir.

BARBE.

Le jeune homme a disparu ?

FRÈRE CÔME.

Il avait été élevé à la campagne, caché à tous les yeux. On pouvait croire qu’étant né d’un père faible et mort prématurément de maladie, il serait rachitique et destiné à une fin semblable. Cependant, lorsqu’il parut à Florence l’an passé, on vit un joli garçon bien constitué, quoique délicat et svelte comme son père, mais frais comme une rose, allègre, hardi, assez mauvais sujet, courant un peu le guilledou, et même avec Astolphe, qui s’était lié avec lui d’amitié, et qui ne le conduisait pas trop maladroitement à encourir la disgrâce du grand-père. (Settimia fait un geste d’étonnement.) Oh ! nous n’avons pas su tout cela. Astolphe a eu le bon esprit de n’en rien dire, ce qui ferait croire qu’il n’est pas si fou qu’on le croit.

SETTIMIA, avec fierté

Frère Côme, Astolphe n’aurait pas fait un pareil calcul ! Astolphe est la franchise même.