Aller au contenu

Page:Sand - Jean Ziska, 1867.djvu/261

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée




Scène II.


MARC, GABRIELLE.


MARC, botté et le fouet en main.

Me voici de retour, signora, un peu fatigué ; mais je n’ai pas voulu prendre un instant de repos que je ne vous eusse rendu un compte exact de mon message.

GABRIELLE.

Eh bien, mon vieux ami, comment as-tu laissé mon grand-père ?

MARC.

Un peu mieux que je ne l’avais trouvé ; mais bien malade encore, et n’ayant pas, je pense, trois mois à vivre.

GABRIELLE.

A-t-il été bien irrité que je n’allasse point moi-même m’informer de ses nouvelles ?

MARC.

Un peu. Je lui ai dit, ainsi que cela était convenu, que votre seigneurie s’était démis la cheville à la chasse, et qu’elle était retenue sur son lit avec grand regret…

GABRIELLE.

Et il a demandé sans doute où j’étais ?

MARC.

Sans doute, et j’ai répondu que vous étiez toujours à Cosenza. Sur quoi il a répliqué : « Il est à Cosenza cette année comme il était l’année dernière à Palerme, et il était alors à Palerme comme il était l’année précédente à Gênes. » J’ai fait une figure très-étonnée, et, comme il me croit parfaitement bête (c’est son expression), il a été complètement dupe de ma bonne foi. « Comment, m’a-t-il dit, ne sais-tu pas où il va depuis trois ans ? — Votre altesse sait bien, ai-je répondu, que je garde pendant ce