Page:Sand - Jean Ziska, 1867.djvu/298

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FAUSTINA.

Tu m’injuries ? Bon ! tu ne sauras rien, et j’allais tout te dire.

ASTOLPHE.

Voyons, à quel prix mets-tu ta délation ? (Il tire une bourse et la pose sur la table.)

FAUSTINA.

Combien y a-t-il dans la bourse ?

ASTOLPHE.

Deux cents louis… Mais si ce n’est pas assez… (Un mendiant se présente.)

FAUSTINA.

Puisque tu es si généreux, permets-moi de faire une bonne action à tes dépens ! (Elle jette la bourse au mendiant.)

ASTOLPHE.

Puisque tu méprises tant cette somme, garde donc ton secret ! Je ne suis pas assez riche pour le payer.

FAUSTINA.

Tu es donc encore une fois ruiné, mon pauvre Astolphe ? Eh bien ! moi, j’ai fait fortune. Tiens ! (Elle tire une bourse de sa poche.) Je veux te restituer tes deux cents louis. J’ai eu tort de les jeter aux pauvres. Laisse-moi prendre sur moi cette œuvre de charité ; cela me portera bonheur, et me ramènera peut-être mon infidèle.

ASTOLPHE, repoussant la bourse avec horreur.

C’est donc pour une femme qu’il est ici ? Tu en es certaine ?

FAUSTINA.

Beaucoup trop certaine !

ASTOLPHE.

Et tu la connais, peut-être ?