Aller au contenu

Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

jamais, dans la réprobation du présent et la légende de l’avenir, des Prussiens, bien et dûment sujets du roi de Prusse ! Vous ne reprendrez plus votre nom ; allez ! c’en est fait de votre nationalité comme de votre honneur. Le châtiment commence !

Je n’ai pas de vêtements d’hiver, ils sont à Paris, dont les Prussiens ont maintenant la clef. Je me commande ici une robe qui fera peut-être son temps sur les épaules d’une Allemande, car ils volent aussi des vêtements et des chaussures pour leurs femmes, ces parfaits militaires !


Mardi 18 octobre.


Passage de troupes qui vont d’un dépôt à l’autre. Depuis les pauvres troupes espagnoles que j’ai rencontrées en 1839 dans les montagnes de Catalogne, je n’avais pas vu des soldats dans un tel état de misère et de dénûment. Leurs chevaux sont écorchés vifs de la tête à la queue. Les hommes sont à moitié nus, on dit qu’ils ont