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Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/191

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6 décembre.


Encore plus froid, 20 degrés dans la nuit, et nos soldats couchent dans la neige ! Nos mobilisés sont atrocement logés à Châteauroux dans une usine infecte, ouverte à tous les vents. Les chefs sont à l’abri et disent qu’il faut aguerrir ces enfants gâtés. Chaque nuit, il y en a une vingtaine qui ont les pieds gelés ou qui ne s’éveillent pas. Morts de froid littéralement ! C’est infâme, et c’est comme cela partout ! Avant de les mener à la mort, on leur fait subir les tortures de l’agonie.


7 décembre.


Ce soir, dépêche insensée ! Je le sentais bien que le malheureux général qui a repris Orléans payerait cher sa courte gloire ! Orléans est de nouveau aux Prussiens. Notre camp est abandonné ; nous perdons un matériel immense, nos canons de marine, des munitions considérables ;