Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/266

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mes pauvres amis sont héroïques, ils ne veulent pas se plaindre, ils ne veulent souffrir de rien. J’ai des nouvelles des Lambert. Leur cher petit enfant mord à belles dents dans les mets les plus étranges. On a été forcé de l’emporter la nuit dans un autre quartier. Les bombes leur sifflaient aux oreilles. Berton, père et fils, ont été de toutes les sorties comme volontaires. D’autres excellents artistes sont aussi sur la brèche, les hommes aux remparts, les femmes aux ambulances. Tous sont déjà habitués aux obus et les méprisent. Les gamins courent après. Paris est admirable, on est fier de lui !


28 au soir.


Mais les exaltés veulent le mâter, le livrer peut-être. Il y a encore eu une tentative contre l’Hôtel-de-Ville, et cette fois des gardes nationaux insurgés ont tiré sur leurs concitoyens. Ce parti, si c’en est un, se suicide. De telles provocations dans un pareil moment sont criminelles