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Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/311

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seurs et les conquérants. Sachons attendre aussi, non une guerre d’extermination, non une revanche odieuse comme celle qui nous frappe ; attendons au contraire une alliance républicaine et fraternelle avec les grandes nations de l’Europe. On nous parle d’amasser vingt ans de colère et de haine pour nous préparer à de nouveaux combats ! Si nous étions une vraie, noble, solide et florissante république, il ne faudrait pas dix ans pour que notre exemple fût suivi, et que nous fussions vengés sans tirer l’épée !

Le remède est bien plus simple que nous ne voulons le croire. Tous les bons esprits le voient et le sentent. Allons-nous nous déchirer les entrailles, quand une bonne direction donnée par nous-mêmes à nos cœurs et à nos consciences aurait plus de force que tous les canons dont la Prusse menace la civilisation continentale ? Croyez bien qu’elle le sait, la Prusse ! La paix que l’on va négocier n’éteindra pas la guerre occulte qu’elle est résolue à faire à notre république, Quand elle ne nous tiendra plus par la violence,