11 juin.
Mure amiche[1], recevez-moi bien. Comme ce papier blanc et bleu est plein de gaîté[2] ! Que d’oiseaux dans le jardin ! Quel suave chèvrefeuille dans ce verre !
Piffoël, Piffoël, quel calme effroyable dans ton àrne ! Le flambeau serait-il éteint ?
« Je te salue, Piffoël plein de grâces. La sagesse est avec toi. Tu fus élu entre toutes les dupes ; le fruit de ta souffrance a mûri. Sainte fatigue, mère du repos, descends sur nous pauvres rêveurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Ainsi soit-il. »
Songe, Piffoël, que te voici arrivé sur une des cimes de la montagne. Il faut prendre ta volée vers les nuages, ou rouler dans les sentiers pierreux déjà trop connus. Redescendre ou monter ! Ce serait un beau point de vue si tu étais fort. Mais les plumes de l’aile tombent aux vieux corbeaux. Attends et regarde au fond de la vallée, car le ciel s’est fermé et tu n’as plus à apprendre de lui que les secrets de la mort.