Page:Sand - L Homme de neige vol 1.djvu/147

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mais je crois très-fort qu’il est des organisations plus ou moins sensibles à certaines influences mystérieuses, et je vous réponds que le baron de Waldemora n’en a pas pour longtemps.

— Moi, dit Marguerite, je crois qu’il est déjà mort depuis longtemps, et qu’il réussit, grâce à quelque secret diabolique, à se faire passer pour vivant.

— C’est vrai, qu’il a l’air d’un spectre, reprit Olga ; n’importe, je le trouve beau en dépit de ses années, et il y a en lui un pouvoir fascinateur. Toute la nuit dernière, je l’ai vu en rêve. J’avais peur, et je me plaisais à avoir peur. Expliquez-moi cela.

— C’est bien simple, répondit Marguerite ; le baron est grand alchimiste ; il sait faire des diamants ! Or, vous nous disiez ce matin que, pour des diamants, vous feriez un pacte avec le diable.

— Vous êtes méchante, Marguerite. Si je disais à quelqu’un qui pût le redire au baron la manière dont vous l’arrangez, vous en seriez très-contrariée, je parie !

— Croyez-vous cela, monsieur Goefle ? dit Marguerite à Cristiano.

— Non, répondit-il. Quel besoin les anges ont-ils de diamants ? N’ont-ils pas les étoiles ?